Les objectifs de la médiation

La médiation est un processus permettant aux différentes parties de trouver une résolution acceptée par tous. Lorsqu’un conflit s’est installé, les parties n’arrivent plus à envisager de résolution ou d’apaisement et seul un tiers peut alors intervenir pour créer un espace nouveau de compréhension, parfois inattendu qui se révèle aux parties en présence.

La communauté des médiateurs s’accorde pour définir la médiation comme « un processus structuré, volontaire et coopératif de prévention et de résolution amiable des différends qui repose sur la responsabilité et l’autonomie des participants. ». Extrait du Livre Blanc de la Médiation, collectif Médiation 21.

La médiation a pris son essor au sein de la société civile à la fin des années 80. Des pionniers issus de nombreux champs : le travail social, la psychologie, le droit, l’entreprise, la santé… ont développé la

Médiation pour permettre aux acteurs concernés de dépasser leurs différends par le dialogue.

La médiation porte en elle une vision humaniste des relations entre les femmes et les hommes. Elle parie sur leur capacité à développer leur pouvoir d’agir dans tous les recoins de leur vie. Elle répond ainsi aux besoins fondamentaux de reconnaissance et d’émancipation.

La médiation répond ainsi aux besoins inhérents à l’évolution de notre société, en restaurant du lien dans un monde où la communication est de plus en plus complexe et en s’appuyant sur la responsabilité des personnes qui peuvent retrouver la maîtrise de leur situation. La médiation est donc une culture, un nouvel état d’esprit et bien au-delà, un projet de société en développement pour remettre l’humain au coeur de la résolution des conflits. (extrait de la présentation du Congrès des Médiations-Angers-2020)

Le processus de médiation

La médiation est d’abord écoute, partage, bienveillance auprès de chacune des parties, chacun est considéré légitime de son point de vue. C’est le Médiateur qui maîtrise le processus de médiation en permettant aux interlocuteurs de s’écouter, puis de se comprendre.

La première phase consiste à éclairer  chacune des parties sur les objectifs d’une médiation, ce qu’on peut en attendre, son déroulement, son coût et les modalités de résolution. S’il s’agit d’une médiation judiciaire, les avocats sont invités à accompagner leur client. Une convention de médiation est alors rédigée actant les engagements des parties et du médiateur.

 La médiation se résoudra dans une approche essentiellement contractuelle, dans l’engagement réciproque des parties. Dans le cadre d’une médiation judiciaire, un protocole d’accord sera rédigé par les avocats que les parties soumettront au Juge.
 

La posture du médiateur

Le médiateur est tenu par une obligation de moyens. Il en garantit la mise en œuvre en se référant aux codes de déontologie des organisations professionnelles.

Les mots-clefs de la posture du Médiateur dans la conduite d’une médiation sont écoute et bienveillance, mais aussi Neutralité et Impartialité. C’est-à-dire que le Médiateur n’est pas porteur d’un résultat attendu et qu’il considère les parties en présence d’un regard équivalent. Il n’a pas de point de vue, pas de jugement sur les parties, sur ce qui les motive et sur l’aboutissement d’une médiation. Il porte intérêt à la qualité relationnelle entre les parties pour faire émerger un espace correspondant aux attentes de chacun sans oppression, sans injonction. Le médiateur fait appel aux ressources des personnes, à leur raison et à leur intelligence émotionnelle.

Le Médiateur n’est ni un juge, ni un arbitre, ni un expert technique.

Les relations interpersonnelles

Dans la cité, la famille, le travail ou tout forme d’organisation humaine peuvent se créer des crispations, des incompréhensions, des conflits, des ruptures de dialogue et de relations. Les enjeux, les rapports de force, le poids de l’image de soi nous apportent autant de circonstances pour interpréter, prêter des intentions jusqu’à nous positionner comme adversaire de l’autre. Le regard porté alors sur autrui nous place en opposition, en concurrence ou en rivalité avec l’autre. Il peut alors être plus difficile de se raisonner seul, de lâcher prise sur nos ressentiments, sur notre sentiment d’injustice.

C’est alors que le Tiers devient opportun pour trouver le chemin de l’apaisement de soi et l’apaisement dans la relation à l’autre. C’est ce chemin que le Médiateur vient éclairer par sa posture et la mise en œuvre du processus de Médiation.